La face cachée des jolies fleurs dans le vase

La face cachée des jolies fleurs dans le vase

Les fleurs coupées font partie de notre quotidien, que ce soit pour célébrer un événement, offrir un cadeau ou seulement pour le plaisir d’avoir de jolies fleurs.
 Pourtant, derrière leurs beautés se cachent une industrie aux lourdes conséquences environnementales.

Moins doux, moins poétique,  je crois qu’il faut arrêter de censurer la réalité.. 

 Entre l’utilisation massive de pesticides, les transports internationaux et la pollution générée ; il est urgent de repenser notre manière de consommer les fleurs.

Une industrie polluante : pesticides et empreinte carbone

L’industrie florale c’est pas si joli que ça. Elle repose énormément sur des méthodes de culture intensives qui ont un impact écologique considérable. 

On parle de l’industrie textile, mais osons parler de l’industrie florale….

En Amérique du Sud et en Afrique, où sont produites la majorité des fleurs vendues au Québec, les cultures sont souvent traitées avec des pesticides et des fongicides qui sont d’ailleurs  interdits en Amérique du Nord et en Europe!

Selon un rapport de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), près de 70 % des pesticides utilisés dans ces exploitations sont toxiques pour la biodiversité et la santé humaine!!!

À cela s’ajoute l’empreinte carbone des fleurs importées : plus de 80 % des fleurs vendues au Québec proviennent de l’étranger, notamment Colombie, l’Équateur et Kenya.
Elles sont transportées par avion et conservées dans des chambres réfrigérées, contribuant fortement aux émissions de gaz à effet de serre.
Une étude réalisée par la Cranfield University au Royaume-Uni révèle qu’un bouquet de roses
du Kenya génère environ 13 kg de CO2, soit plus du double d’un bouquet cultivé localement sous serre en hiver.

Certain lacs sont mêmes asséché pour arroser les champs de fleurs.

Des conditions de travail souvent précaires

Derrière, se cachent aussi des réalités humaines difficiles.

Dans plusieurs pays producteurs, les travailleurs de l’industrie florale, majoritairement des femmes, subissent des conditions de travail précaires. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), ces employés sont souvent exposés aux pesticides sans protection adéquate, ce qui entraîne des problèmes de santé graves, comme des troubles respiratoires et des maladies cutanées.

Évidemment, les salaires restent très bas et les horaires de travail sont souvent longs et éprouvants. En Équateur, par exemple, certaines ouvrières gagnent à peine de quoi subvenir à leurs besoins essentiels, alors qu'elles travaillent dans des serres aux températures extrêmes, parfois jusqu'à 12 heures par jour…

Le mouvement Slow Flower et les fermes florales au Québec

Face à ces constats alarmants, le mouvement Slow Flower prend de l’ampleur. Né aux États-Unis, ce mouvement encourage la culture locale, éthique et écologique des fleurs, en valorisant les producteurs qui respectent les saisons et adoptent des pratiques agricoles durables.

Au Québec, plusieurs fermes florales s’inscrivent dans cette démarche et proposent des fleurs cultivées sans pesticides, avec une approche respectueuse de l’environnement.

Des initiatives comme le Collectif des Fleurs du Québec regroupent des producteurs engagés qui militent pour une agriculture florale plus responsable. Ces fermes privilégient les variétés adaptées au climat québécois et réduisent ainsi leur empreinte carbone en limitant les importations. 

Pourquoi privilégier les fleurs locales et de saison ?

Choisir des fleurs locales et de saison présente plusieurs avantages :

  • Réduction de l’empreinte carbone : Moins de transport, donc moins d’émissions de CO2.
  • Soutien aux producteurs locaux : Encourager l’économie florale québécoise permet de préserver un savoir-faire et de créer des emplois.
  • Moins de pesticides : Les fleurs cultivées localement sont souvent produites avec des méthodes plus respectueuses de l’environnement.
  • Meilleure fraîcheur et longévité : Les fleurs locales, cueillies à maturité, durent souvent plus longtemps que celles importées et stockées plusieurs jours en transit.

Le surcyclage floral : une solution pour réduire le gaspillage

 

Dans cette quête de responsabilité environnementale, le surcyclage floral joue un rôle intéressant . Chaque année, des tonnes de fleurs sont jetées après des événements, ou en raison de critères esthétiques imposés par l’industrie. Il y’a donc des tonnes de déchets floraux, car, malgré tous les efforts de cultures locales, nous ne pouvons empêcher une fleur de faner. 

C’est ici qu’intervient mon travail : donner une seconde vie à ces fleurs destinées à la poubelle en les transformant en créations durables.

En valorisant ces fleurs autrement, on limite la casse et on réduit le gaspillage. J’honore le travail de toute la ligne de production en figeant ce qui aurait dus se transformer en déchet.

Consommer des fleurs de manière responsable, c’est possible : privilégier les circuits courts, choisir des fleurs locales et de saison, et encourager également les entreprises comme la mienne, qui encourage une consommation responsable, et qui tente du mieux possible de contrer le gaspillage floral! Lorsque notre envie de fleurs est trop fortes, et que nous sommes en pleine hiver, les fleurs séchées sont une alternative ! 

Si nous aimons les fleurs, consommons les différemment, parce que, il faut l’avouer, les fleurs rendent heureux. 

 


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